BO Play  - B&O Play Beoplay H9i

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Casque nomade B&O Play Beoplay H9i : faste et furieux

Aprox. 370€ - ver precio -

Plus d’un an après un H9 qui nous avait laissés assez sceptiques, B&O Play remplace ses modèles phares H8 et H9 par de nouvelles versions. Baptisé H9i, ce casque nomade à réduction de bruit active promet de nombreuses améliorations, tant ergonomiques (meilleure autonomie, micro kit mains-libres plus efficace…) que sonores (réduction de bruit active plus performante sur les voix, basses plus puissantes…). Les promesses du fabricant danois se vérifient-elles dans la pratique ?

Nuestra review

Ergonomie

Fidèle au parti-pris esthétique et au travail réalisé sur le H9, le Beoplay H9i ne change pas d'un iota sur ces points par rapport à son prédécesseur et profite donc d'une fabrication robuste, de matériaux de très bonne qualité et de très jolies finitions. Néanmoins, aucune amélioration n'a été apportée quant à la souplesse et la compacité de l'ensemble. Le Beoplay H9i se contente toujours de l'orientation des oreillettes à plat. Il n'est pas possible de replier les charnières de l'arceau afin de ranger son casque plus facilement et pour le protéger durant les transports et ranger les accessoires, on ne peut compter que sur sa petite pochette souple.

Pas de changement non plus en ce qui concerne le confort. Le Beoplay H9i prodigue des sensations de confort très correctes. Le casque vient se positionner naturellement et facilement sur la tête, le poids (295 g environ) est bien réparti, tout comme les points de pression. Le bon déploiement de l'arceau permet aux petites comme aux grandes têtes de l'enfiler (de 33 à 43 cm, en mesurant d'oreille à oreille en passant par le sommet de la tête).

Même sans rembourrage important, le côté assez rude du coussinet de l'arceau n'est pas gênant une fois le casque posé sur la tête. Si des remarques sont à faire, c'est surtout du côté des oreillettes. Bien que les coussinets procurent un contact extrêmement agréable et doux, ils peuvent tenir facilement chaud. Qui plus est, l'espace offert peut être trop réduit pour loger parfaitement ses pavillons. Certaines personnes, notamment les porteurs de lunettes, peuvent être dérangées au niveau de l'hélix sur de longues sessions d'écoute par exemple. Dans ce cas, des pauses s'imposent.

Le B&O Play Beoplay H9i dispose de toute la panoplie d'un bon casque sans-fil : une connexion Bluetooth 4.2 multipoint (prise en charge du codec AAC, 2 appareils en simultané maximum), un connecteur mini-jack 3,5 mm, deux micros dédiés à la fonction kit mains-libres, de nombreux contrôles et une application mobile. Le casque est très simple à connecter via Bluetooth et il est plutôt facile d'utilisation.

Même si nous connaissons le goût de B&O Play pour l'épure, nous aurions tout de même apprécié un peu plus d'indications sonores et/ou vocales pour nous nous repérer en toute circonstance. Ici, il faut se contenter des mêmes sons et de la petite diode présents sur tous les casques de la marque afin de déduire le statut de l'appairage en sans-fil, l'activation ou la désactivation d'une fonctionnalité, la prise en compte d'une commande ou le faible niveau de la batterie.

Le panneau de commande tactile sensitif est toujours de la partie sur l'oreillette droite. Sa prise en main peut dérouter les néophytes, mais quoi qu'il en soit, il reste un minimum intuitif, précis et réactif. La liste des commandes proposée est particulièrement complète : il est possible de contrôler la lecture musicale, de gérer les appels (en tapotant), de naviguer entre les pistes (glisse horizontale) et de gérer le volume d'écoute (dessiner un cercle).

Le Beoplay H9i dispose en outre de trois nouvelles fonctionnalités, dont deux activables via ce panneau, à commencer par le mode Transparency (glisse verticale vers le haut), qui utilise les micros embarqués pour entendre ce qui se passe alentour sans avoir à enlever le casque, et la désactivation de la réduction de bruit active à la volée (glisse verticale vers le bas). La troisième fonction est le capteur intégré censé mettre automatiquement la lecture en pause ou la relancer lorsque l'on enlève/remet le casque.

Malheureusement, dans de nombreux cas, ce capteur ne capte pas la différence et n'agit pas du tout, ou alors beaucoup trop tard. Durant notre test, il a parfois agi de manière très étrange, en mettant automatiquement la lecture en pause sans aucune action de notre part, alors que nous avions le casque sur la tête. Ces problèmes arrivent d'ailleurs bien plus souvent avec les terminaux Android que sur les terminaux sous iOS, sans que l'on puisse vraiment expliquer pourquoi. En outre, rien ne permet d'activer ou de désactiver cette fonction via l'application.

Ladite application n'offre d'ailleurs pas beaucoup de possibilités de contrôles et de réglages, si ce n'est le fameux EQ caractéristique de la marque. Nous y reviendrons plus en détail dans l'analyse sonore.

L'autre grande évolution se passe du côté de l'autonomie. Le Beoplay H9i offrirait maintenant 18 heures d'autonomie en sans-fil avec réduction de bruit active, contre 14 heures sur le précédent modèle (ainsi que 23 heures en Bluetooth uniquement et 24 heures en réduction de bruit active + filaire). Dans les faits, nous avons été surpris de bénéficier de plus de 20 heures d'utilisation avant de recharger complètement le casque. Ce résultat très honorable n'est pas le plus impressionnant du marché (quelques concurrents proposent environ 30 heures), mais ce gain assure enfin de profiter confortablement de son ca


Ergonomie

Audio

B&O Play a bel et bien modifié son approche en termes de reproduction sonore sur cette version, mais pas forcément pour le mieux. Ce modèle conserve encore d'importantes disparités de rendu entre l'écoute sans et avec réduction de bruit active. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le Beoplay H9i ne fait toujours pas dans la finesse.

Mesure de la réponse en fréquence. À gauche : connexion filaire sans réduction de bruit active (noir) et avec la réduction de bruit active (rouge). À droite : connexion sans fil sans la réduction de bruit active (bleu) et avec la réduction de bruit active (noir).

Les différences entre le Beoplay H9 et H9i se jouent en très grande majorité sur la première partie du spectre. Un réglage acoustique différent et la présence d'un évent dédié aux graves sur chaque oreillette sont certainement à l'origine de ce changement. Néanmoins, l'approche n'est toujours pas subtile et le comportement des membranes demeure loin d'être irréprochable. Avec la réduction de bruit active enclenchée, le H9i offre une réponse très profonde dans les basses fréquences, mais il met bien trop l'accent sur les extrêmes graves. Qui plus est, le pic très localisé autour de 40 Hz renforce trop significativement la sensation de profondeur, de pression et d'impact des basses.

Le résultat est certes très flatteur, mais entraîne des effets de masquage à cause du manque de réactivité des membranes sur les attaques : des coups très rapides et rapprochés de grosse caisse sont de très bons exemples pour le constater, car ils éprouvent vraiment les membranes ; la lisibilité des éléments qui opèrent dans cette zone en pâtit. De surcroît, ce comportement entraîne une certaine fatigue auditive sur de longues sessions d'écoute. Sans réduction de bruit active, cette zone chute drastiquement, de telle manière qu'elle finit un peu trop en retrait par rapport au reste du spectre audible. Dans ce cas, mais seulement en Bluetooth, l'EQ de l'application peut compenser cette chute. Il n'y a en revanche rien que l'on puisse faire du côté de la réactivité des membranes.

Mesure de la réponse en fréquence. À gauche : correction d'EQ (vert) sur le rendu sonore sans réduction de bruit active (noir). À droite : correction d'EQ (vert) sur le rendu sonore avec réduction de bruit active (noir).

La coloration sonore est également de mise sur la seconde partie du spectre. Avec la réduction de bruit active enclenchée, on obtient une signature en W avec une petite mise en avant assez localisée des médiums et un boost très marqué et extrêmement localisé (notre mesure a tendance à booster un peu ce dernier pic, mais il est clairement audible ici). Cette combinaison entraîne à la fois une augmentation significative de la présence et du percutant de nombreuses sources (présence et intelligibilité de la voix, attaque des percussions, pincement ou du frottement sur les instruments à cordes, etc.), ainsi que de l'aspect brillant, métallique des aigus (harmoniques des guitares saturées, cymbales, sifflantes de la voix).

Cette coloration est moins importante, plus douce et au final moins éprouvante lorsque la réduction de bruit n'est pas enclenchée. Malheureusement, les médiums un peu ternes et certaines sources paraissent plus émoussés. En sans-fil, que ce soit avec ou sans RBA, l'EQ ne peut pas sauver les meubles. La seule chose qu'il est possible de faire est de venir calmer les graves et d'adoucir les médiums/aigus en déplaçant le curseur dans la partie “Relaxed” lorsque la réduction de bruit active est enclenchée.

Et la stéréophonie dans tout ça ? En la matière, le Beoplay H9i se comporte comme son prédécesseur. La scène se déploie assez largement et, si ce n'est la compacité des graves, on peut identifier sans trop de mal les différents éléments qui la composent.

Du côté de la réduction de bruit active, l'amélioration promise entre 300 Hz et 800 Hz est sensible, mais elle est bien là. Nous avons dédié une news complète à ce sujet, que nous vous invitons à consulter si vous voulez en savoir plus.

Le Beoplay H9i a fait un petit bond en avant sur le terrain de la distorsion. Sans la réduction de bruit active, la distorsion est calme sur l'ensemble du spectre audible. C'est moins le cas lorsque l'on active la réduction de bruit, notamment dans les médiums. On peut particulièrement la ressentir lorsque l'on monte le volume d'écoute à un niveau assez soutenu, ce qui peut provoquer un peu d'agressivité dans les hauts médiums. Dans tous les cas, la distorsion dans l'extrême grave/grave a disparu, et heureusement compte tenu du rendu sonore réservé à cette zone.

Le H9i a également gagné en sensibilité. Vous n'aurez toujours aucun problème pour le propulser avec un appareil nomade puisqu'il ne nécessite que 135 mVrms pour atteindre les 94 dB SPL en connexion filaire sans réduction de bruit active et 95 mVrms pour atteindre le même seuil en connexion filaire avec réduction de bruit active.

Audio

Conclusion

Même avec ses évolutions, il est difficile pour le H9i de s’imposer dans le cercle fermé des casques sans fil à réduction de bruit active. La concurrence directe est très rude, surtout avec un tel prix de lancement (499 €). On préfère nettement le Sony WH-1000XM2, le QC 35 ou même le QC 35 II, que ce soit pour le confort ou les performances sonores. De plus, ces modèles sont plus vraiment plus accessibles en termes de prix. Il n’y a donc aucune raison d’hésiter.


Conclusion

Opiniones